Le slam ?
C’est la faute à Odette et Michel, directeurs de la revue d'écritures Filigranes. Tout a démarré à cause du "petit séminaire" annuel de la revue.
Ce petit séminaire est un week-end où chacun vient avec un projet d'écritures en cours ou à venir. Pendant deux jours nous écrivons dans le silence côte à côte. De temps en temps nous nous
lisons, si on le souhaite, des extraits de nos écritures.
Cette année là je n'avais aucun projet en vue et je voyais arriver le week-end en pensant : bonté divine, qu'est-ce que je vais bien pouvoir écrire ?
Et alors, paf, deux ou trois avant, comme tous les matins j’écoute Europe 1 dans la salle de bain. J'entends parler de slam, j'écoute des slameurs dont Grand Corps
Malade qui n’était pas encore connu. Un flash, une évidence, c'est ce que je veux faire !
Tout de suite j’ai aimé cette idée de poème cadencé. Je me suis reconnue dans cette forme de musique. J'ai deviné un plaisir à écrire dans cette veine
là. Du rythme et en même temps du sens.
A ce séminaire de Fili, j’avais écrit 4 ou 5 textes, mais comme pour les contes, je ne pensais pas que
ça pouvait déboucher sur quelque chose.
Et puis en novembre 2006, je suis partie faire une retraite à l’ashram d’Arnaud Desjardins. Dans cet ashram, il y a une ancienne Orangerie transformée en petit théâtre où tous les samedi soirs
est donné un spectacle d’une très grande qualité. Ceux qui en ont le désir ou qui souhaitent faire l’expérience de la scène le peuvent.
Pascal le régisseur, exprime très bien ce qui se passe dans un spectacle :
- côté acteur, c’est une démarche très complète qui implique le corps, le mental, les émotions ;
- côté spectateur, ce qui encombre, ce sont les jugements, les opinions, les pensées…
Je suis montée sur scène avec un trac à partir en courant les jambes à son cou mais... je me suis retrouvée à dire les trois textes répétés avec Pascal.
Le lendemain, à mon grand étonnement je n'ai récolté que des compliments et une amie de là-bas qui avait fait du théâtre, m'a encouragée à continuer... à écrire et à dire...