Hier soir : aller chercher Petite-Fille à l'école.
Ce matin : se rendre chez la kiné.
Avant-hier, ciné...
Comment m'habiller ?
- Bof ! souffle mon esprit, pour des trucs pareils, tu t'en fiches !
Oui, il a raison, depuis quelques temps, je m'en fiche complètement... sauf que, pour le coup,se produit un retour dans le passé : qu'est-ce que j'ai changé !
Où est passée la ligne de conduite de mes jeunes années ?
Quand il était hors de question de sortir ne serait-ce que quelques minutes de la maison sans assortir sac et chaussure, chemise et pantalon, sans ongles vernis, maquillage et cheveux impeccables.
Bouhhhhh ! Ce temps m'a bien l'air d'avoir disparu de mon horizon !
Qu'est-ce que j'ai changé !
En même temps, on ne peut parler de laisser aller, non, c'est plutôt comme si je m'étais déplacé, comme si l'apparence avait moins d'importance. Pour moi, pour les autres, pour la maison aussi.
La maison... la déco !
Ah ! LA déco !
Voici encore un poste de première importance. Avant.
Terrible exigence : surtout, attention à la faute de goût ! Le goût ? Quel goût ???
Est-ce à dire que désormais ma maison ne ressemble plus à rien ? Nenni ! Simplement, est-ce absolument vital, par exemple, que de manger tous les jours sur une nappe en tissus, d'avoir les rideaux du salon à la bonne longueur, et dans la salle-de-bain le dernier lavabo à la mode ?
Et je pense à Kierkegaard (1813-1855) ce philosophe et théologien danois dont je me sens souvent proche et pour qui il apparaît dans la nature de l'homme de passer un jour du stade esthétique de la sensation, du plaisir au stade éthique où l'individu s'intègre dans le monde sérieux, difficile de l'action, de l'institution, de la morale réfléchie pour parvenir enfin au stade religieux.
Parvenir à cet état de conscience où l'être humain laissé à lui-même, sans autre guide que la foi, doit répondre à l'exigence transcendante.
Si mon attitude vis-à-vis de l'apparence recule pour glisser sur cette pente de l'éthique, ma foi, je ne peux que m'en réjouir.
Mais...
Evidemment il y a toujours un mais !
Mais rajoute le mental critique, peut-être que ton changement de comportement ne provient, en fait, que du fait de devenir... vieille !!!