Hier, Chantal Blanc, filigraniste www.ecriture-partagee.com dont je vous ai déjà donné quelques échantillons d'écriture, m'a envoyé un texte. Il contient tout ce que j'aime : une belle écriture poétique emplie d'humour !
Aussi je ne résiste pas à vous faire partager ci-dessous cette lecture :
Elle ne s’appelle pas Narcisse
Elle boudait l’infini, et son chien aussi. Pour passer le temps, il courait après sa queue… le chien, bien sûr, pas l’infini sans queue ni tête.
Elle préférait l’entre terre et ciel. Gene son chien ne pouvait donc l’accompagner. Après avoir poursuivi sa queue, il eut l’idée (est-ce une idée ?) de s’en prendre à son nombril. Il ne se lassait ni de sa queue ni de son nombril.
Elle, elle s’appelait Kelly, mais dansait sans Gene… Elle dansait à la cime des arbres, sur les nuages bas et caressait les fleurs, tel un papillon qui butine. Parfois elle jouait à saute-hirondelle sur les fils électriques. Plus elle grimpait en altitude, plus elle trouvait que le gaz n’était pas chaud.
Un jour, un terrible orage éclata, la croute céleste se craquela, laissant passer un pinceau tenu par la main d’un empêcheur de danser en rond. C’était le peintre de la vérité.
Gene eut tellement peur des trombes d’eau qu’il fonça oreilles, tête et queue baissées et atterrit dans un lac !
Kelly vit la scène et courut vers l’endroit du danger. Tant pis si elle allait boire la tasse, elle devait le sauver, ce qu’elle fit. Elle sortit de l’eau, ses cheveux sur le nez et Gene dans ses bras. L’animal ne tarda pas à s’ébrouer, elle s’affala sur la grève pour reprendre son souffle. Alors, d’un trait le pinceau découvrit son visage. Elle se regarda dans le miroir du lac, se redressa, appela Gene et prit la route de sa maison en poussant d’une seule note son éternel premier cri.
Chantal Blanc