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25 juillet 2011 1 25 /07 /juillet /2011 12:11

 

Le-petit-port--l-Escalette--012.jpg

 

Juste au-dessus  du petit port, à l'Escalette "Le petit port" de l'Escalette , les ruines de l'ancienne usine de plomb se délavent sous le soleil.

J'étais petite-fille que, déjà, je voyais leurs pierres dégringoler la colline...

Cette usine, la rumeur disait que c'était une usine de soude ; en fait c'était de plomb dont il s'agissait.

Mais enfin, plomb ou soude, les conditions de travail étaient à peu près les mêmes. 

Remontons un peu le temps, jusqu'en 1810, date du démarrage de la plupart de ces sites industrieux sur Marseille. Imaginez des hommes travaillant dans des conditions infernales, une cheminée crachant des fumées nauséabondes détruisant la végétation alentour, interdisant tout habitat à proximité...

D'ailleurs, encore aujourd'hui, le site est toujours pollué  par d'énormes quantités de plomb et d'arsenic.

 

Maintenant, je vais profiter de cet article pour vous parler du savon, le fameux "savon de Marseille" Le savon de Marseille , qui, s'il n'était pas fabriqué à l'Escalette, l'était non loin de là, dans le quartier qui se nomme toujours "La Soude".

Donc, pour fabriquer du savon, on utilise un corps gras (huile d'olive - de palme - etc...) et un élément basique : la soude.

Dans les premiers temps, les savonniers employaient la soude naturelle, appelée natron, en provenance de certains lacs salés. Ils se servaient également de soude d'origine végétale obtenue par la calcination de végétaux du littoral. Après lessivage de la cendre et évaporation, le produit obtenu devait un bloc que l'on brisait en morceaux.

Lors de l'invasion de l'Espagne par les armées napoléoniennes en 1810, les soudes naturelles cessèrent d'être importées à Marseille.

Pour remplacer les produits naturels, les savonniers marseillais usèrent d'un moyen nouveau mis au point par un certain Nicolas Leblanc. En décomposant du sel marin avec de l'acide sulfurique, ce dernier a réussi à produire du carbonate de soude. Une soude dite factice indispensable à la saponification des corps gras. Cet acide est lui-même obtenu en faisant brûler un mélange de soufre et de salpêtre dans des fours spéciaux adossés à des chambres de plomb où s'opère la condensation des gaz.

 Le-petit-port--l-Escalette--014.jpg

   

Au début, les petits savonniers marseillais avaient commencé la production de cette soude factice à l'intérieur de la ville.

Mais cette activité extrêmement polluante avait des conséquences graves pour les habitants. Des plaintes furent déposées... Pour remédier au fait, le Préfet décida le 15 octobre 1810 de déplacer les petites unités vers des lieux déserts.

Outre une zone totalement inhabitée et dépourvue de cultures, cette production chimique nécessitait la proximité de la forêt, pour le bois de chauffe, et de la mer pour recevoir une grande partie des rejets ainsi que pour le transport du sel.

 

A Marseille, la calanque de Callelongue, de la Redonne répondaient à ces critères. Ces usines ont fonctionné jusque dans les années 1860.

 

- D'après l'annexe 3 "De l'Estaque à Pounent" de Gérard Chevé

   

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