Je vous l'ai promis hier, le voici ci-dessous, mon slam sur les pères, commandé par Christine, la prof. des écoles d'un CM 2 d'Ollioules, charmant village du Var qui, en principe, du moins je l'espère, a du échappé aux orages s'abattant ces derniers jours sur la région.
Ollioules est situé en hauteur, juste au-dessus de Six-Fours les Plages et point de trop proche rivière...
Mon slam, comme celui des enfants n'a pas bénéficié de ce temps de macération que je privilégie pour mes textes, il est sûrement perfectible...
Papa
Quatre lettres, deux syllabes : P. A. P. A – Papa.
Registre grave du violoncelle un octave au-dessous de l’alto
Ton : chaud soleil d’été, ciel d’orage
Papa c’est Robin des bois qui s’affale sur le sofa…
Et en héritage une comptine :
« Papa est en bas qui fait du chocolat ».
Père, de père en fils ;
Naître fils, s’transformer en père, en grand-père
Servir de repère, drôle d’affaire !
Père et fils fichu exercice !
« Tu seras un homme mon fils ! »*
Une génération pour changer d’aspiration, revoir ses définitions,
La destinée qui défile en roulé-boulé
Couches-culottes, matchs de foot, cours de danse
Ça balance ! Quand déjà arrive le temps de guetter l’heure
Sur un cadran sous le ciel pâlissant :
Il est où mon enfant ?
Mais parfois de papa y en a pas, pas.
Pour guider les pas
Pas de syllabes à épeler sauf à se réfugier
Dans le songe sous le parapluie de la nuit.
S’inventer un père au passé antérieur
Pour franchir les barrières et ses peurs
Quatre lettres, deux syllabes : P. A. P. A. – Papa
Clignotant comme un phare dans la nuit
Toute la vie.
(* extrait d'un poème de Rudyard Kipling)