"Si rien de radical n'advient", thème du N°82 de Filigranes www.ecriture-partagee.com s'inscrit en second dans la thématique plus large de l'année consacrée au Temps des Métamorphoses.
Après D'une forme l'autre voici donc ma vision "radicale" (dans la forme et dans le fond) de ces métamorphoses.
Avant.
Après…
comme un songe blafard, une ligne brisée…
mais non,
seulement une ligne continue avec des pleins et des déliés.
Mais.
Des fois, les étoiles aussi tombent dans la nuit.
Ce matin-là, majestueux et indifférent, avec insistance, un vol d’oiseaux inconnus imprègne le ciel. Métallique et froid.
Comme
cette ville grise méconnue également où elle se dépasse fugitivement et à qui les hommes ont donné un nom de saint
qui résonne dans sa tête comme un voleur,
d’homme. Le sien.
Derrière les murs, les barbelés, les portes, les barreaux,
passé dans une autre dimension.
S’esquiver.
De la lugubre limaille.
Retrouver la vibrante légèreté des jours et des soirs qui se plissent en bruissant de rires d’enfants.
Vite. Retourner sur le manège et s’enliser dans les voix du groupe Abba ! Mais.
Nul n’a jamais remonté le temps ni les sentiments.
Singulière aventure traversée cœur renversé, tel un fragile éclat d’arc-en-ciel chu au cap des brumes opaques.
Ce matin-là, volubiles les visiteurs patientent devant le lourd portail.
L’heure traîne en longueur.
En elle les pensées voltigent telles des cerfs-volants voletants par dessus la distance impossible à franchir.
Pas d’issue.
Il sera de l’autre côté de la vitre de l’autre côté du monde de l’autre côté de la vie
loin des hautes montagnes meringuées, des roses trémières et des oursins de la mer violette.
Attendre leur futur le souffle volatil.
En attendant, toute honte bue, franchir le barrage, les couloirs, les regards.
« Demain », murmure le chemin.
Quelques mots, quelques riens.
Et elle s’en va, elle se souvient,
elle continue, elle vire volte.
Jeannine Anziani