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5 juin 2011 7 05 /06 /juin /2011 13:26

  

Quatre. Quatre jours En vacances ! .

Mais quatre jours, c'est déjà mieux que rien ! Des mini-vacances comme une petite danse entre quotidien et promotion du "Le plus petit des grands magasins".

Me voici donc de retour, à replonger dans tâches ménagères. La promo, elle se passe bien.

   Espagne mai 2011 006

Et dans les médias il y a... un philosophe pour lequel j'éprouvais plutôt de la sympathie jusque-là mais qui a dit quoi ? Des affirmations qui n'en sont pas vraiment. Je crois bien que ce philosophe aurait mieux fait, avant de parler, d'en relire un autre, un vrai : Socrate.

   

Les trois passoires de Socrate

 

Socrate avait, dans la Grèce antique, une haute opinion de la sagesse.

Quelqu'un vient un jour trouver le grand philosophe et lui dit :

"Sais-tu ce que je viens d'apprendre sur ton ami ?

- Un instant, répondit Socrate. Avant que tu me racontes, j'aimerais te faire passer un test, celui des 3 passoires :

- Les 3 passoires ?

Mais oui, reprit Socrate. Avant de me raconter toutes sortes de choses sur les autres, il est bon de prendre le temps de filtrer ce que l'on aimerait dire. C'est ce que j'appelle le test des 3 passoires.

La première passoire est celle de la vérité.

As-tu vérifié si ce que tu veux me dire est vrai ?

- Non, j'en ai simplement entendu parler...

- Très bien, tu ne sais donc pas si c'est la vérité. Essayons de Filtrer autrement en utilisant une deuxième passoire, celle de la bonté. Ce que tu veux m'apprendre sur mon ami, est-ce quelque chose de bon ?

- Ah non ! Au contraire.

- Donc, continua Socrate, tu veux me raconter de mauvaises choses sur lui et tu n'es même pas certain si elles sont vraies. Tu peux peut-être encore passer le test, car il reste une passoire, celle de l'utilité.

- Est-il utile que tu m'apprennes ce que mon ami aurait fait ?

- Non, pas vraiment.

Alors, conclut Socrate, si ce que tu as à me raconter n'est ni vrai, ni bien, ni utile, pourquoi vouloir me le dire ?"

  

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17 mai 2011 2 17 /05 /mai /2011 12:32

 

43° 07' 40"

  5° 45'  0"

Bendor-7-mai-2011-015.jpg

 

Bendor, minuscule île privée de 7 hectares, située sur la commune de Bandol, était inhabitée et désertique jusqu'à son acquisition par Paul Ricard dans les années 1950. Elle abrite depuis un Palais des Congrés, des restaurants, un club nautique, un centre international de plongée, un superbe hôtel : Le Delos et quelques boutiques.

Pour y accéder, cinq minutes à peine de traversée. Ensuite, on peut en faire le tour sur un chemin de ronde qui serpente à travers une végétation luxuriante et des gros rochers blancs ou s'y baigner à partir de plagettes de sable doré (si le temps le permet...)

 

Bendor-7-mai-2011-006.jpg

 

Le samedi 7 mai (jour de mon anniversaire... mais il s'agissait d'une heureuse coïncidence), "les scouts de L'Homme" avaient choisi d'y tenir leur Assemblée Générale avant de partager tous ensemble un très chaleureux et délicieux repas sur la terrasse de l'hôtel Delos et sa vue imprenable sur la baie de Bandol.

 

Bendor-7-mai-2011-010.jpg

 

Ce fut une magnifique journée sous un soleil étincelant. Une journée propice également à une jolie rencontre. Vous savez bien ce que sont les femmes... aussi, pendant que  les anciens scouts tenaient leur Assemblée, leurs épouses ont fait... les boutiques !

Peu d'échopes à vrai dire sur la petite île et à peine 2 ou 3 d'ouvertes en ce début de saison. Mais... à un détour de sentier, nous tombons en arrêt devant la vitrine d'une boutique tenue par charmant couple. Exposées dans des vitrines, des couverts, couteaux, fourchettes, cuillères emmanchés sur des galets ramenés de-ci, de là mais toujours autour de la Méditerranée.

Je vous donne leur adresse parce que moi, j'ai beaucoup aimé leur façon de présenter et de parler de leur travail et... j'aurais volontiers succombé... mais qui sait, peut-être n'est-ce que partie remise car on peut aussi les trouver sur les marchés de Cassis, d'Aix-en -Provence...

 
http://lylamand.pagesperso-orange.fr/index.htm
Email : lylamand@laposte.net

Bendor-7-mai-2011-011.jpg

 

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23 avril 2011 6 23 /04 /avril /2011 06:58

 

3679649674_7d466b12ab.jpgA quoi mène la génétique ? Et bien à Marseille, à retrouver les arrière arrière arrière petits-enfants de Protis !

 Bref rappel historique : Protis est ce marin grec venu il y a 2611 ans, de Phocée, ville turque aujourd'hui,  à bord d'une "pentécontère", lourd vaisseau conduit par 25 rameurs sur chaque bord et une unique voile carrée.

Mettant le pied à terre le jour précis où Nann, le roi des Ségobriges (une des tribus installées sur la côte méditerranéenne) mariait sa fille Gyptis, Protis allait sceller le destin de Marseille.

 

Les ségobriges étaient féministes avant l'heure, car ils n'obligaient pas les filles à se marier contre leur gré. Non, selon la coutume, la fille du roi devait désigner son époux en lui tendant une coupe d'un doux breuvage à la fin d'un banquet.

Ce jour-là, Gyptis choisit Protis et en cadeau de mariage, Nann leur offrit la bande de littoral qui allait devenir Massalia.

 

De nos jours, restait-il encore des descendants du célèbre Grec et de ses marins ? C'est ce qu'une étude génétique internationale, conduite par Jacques Chiaroni, directeur de l'Etablissement français du sang à Marseille, a cherché à démontrer.

Le résultat annonce que 4% des hommes dans la région marseillaise sont des descendants directs des phocéens.

Comment le lien entre le marin grec et les prélèvements sanguins a-t-il pu se faire ? Et bien l'Etablissement français du sang a recruté des volontaires résidant près de sites où ont été retrouvés des vestiges de l'occupation phocéenne. Ensuite les chercheurs ont retenus ceux considérés comme "des provençaux de souche".

Puis leurs échantillons sanguins ont été étudiés pour savoir si leur chromosome Y portait "le signal phocéen", soit "le marqueur E-V13".

Car en Grèce comme dans ses anciennes colonies d'Asie Mineure, c'est-à-dire le littoral de la Turquie actuelle, d'autres prélèvements avaient été effectués faisant apparaître cette mutation.

 

Et voilà pourquoi l'étude conclut que le gène de Protis «peut retracer l'impact démographique et socio-culturel de la colonisation grecque à partir de l'antique Marseille, premier port que les phocéens touchèrent sur nos côtes méditerranéennes.»

 

(D'après l'article de Philippe Larue - La Provence du vendredi 22 avril 2011)

 

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5 mars 2011 6 05 /03 /mars /2011 14:22

 

Marseille-033.jpgMarseille a souvent connu des épidémies de peste au cours de son histoire. Il convient de citer la peste noire de 1339 et la grand’peste du XVIème siècle.

Mais la peste de 1720 dépassa en horreur toutes les autres.

 

Elle fut apportée par le vaisseau Le Grand Saint-Antoine, arrivant des Echelles du Levant.  Le bateau s’étant vu refuser l’entrée du port de Livourne, une déclaration falsifiée du registre de la Santé, que l’on peut consulter aux Archives des Bouches-du-Rhône, lui permit d’accoster à Marseille le 25 mai 1720 pour débarquer ses marchandises.

En fait, cette cargaison appartenait au premier échevin de la cité : J.B. Estelle et valait cent mille écus.

Il y avait bien eu des membres de l’équipage morts, tant en cours de route que devant Livourne, mais le capitaine déclara qu’ils étaient décédés de "mauvais aliments".

L’épidémie va se répandre comme une traînée de poudre.

Bientôt toute communication entre Marseille et les autres villes de Provence est interdite. Le spectre de la famine apparaît.

La ville se transforme en infirmerie et en charnier : les malades qu’on amène dans les hôpitaux sont jetés dans une fosse dès le lendemain. Sous le soleil caniculaire, nous sommes déjà en août 1720, la maladie fait des ravages.

La population fuit les maisons contaminées, campe dans les rues ou les cadavres s’amoncellent. On ouvre les caveaux des églises pour les transformer en nouveaux charniers.

Les fossoyeurs ne suffisent plus à la tâche, des galériens leur sont adjoints.

« l’aspect de la ville est alors effrayant. De quelque côté qu’on jette les yeux, on voit les rues jonchées de cadavres qui s’entretouchent ; ils sont hideux et effroyables. Comme le nombre de forçats est, de beaucoup, insuffisant pour pouvoir les retirer des maisons, ils y restent des semaines entières, et ils y resteraient encore plus longtemps si la puanteur qu’ils exhalent ne déterminait les voisins d’aller les retirer des appartements pour les traîner sur le pavé. Ils vont les prendre avec des crocs et les tirent jusqu’à la rue ; ils le font pendant la nuit, pour être libres de les traîner le plus loin qu’ils peuvent de leurs maisons et de les laisser étendus devant celle d’un autre qui frémit, le lendemain matin, de trouver ce hideux objet qui l’infecte et lui porte l’horreur et la mort. On voit tout le Cours, toutes les places, tout le port traversés de ces cadavres entassés les uns sur les autres… »

Le chevalier Roze, avec un groupe de forçats, déblaie l’esplanade de la Tourette où pourrissaient mille morts n’ayant plus forme humaine…

 

Le 1er novembre, pour fléchir la colère du Seigneur, Mgr de Belsunce, s’avance, les pieds nus et la corde au cou, tenant la croix entre ses bras et s’offrant comme victime expiatoire. Il célèbre la messe sur un autel dressé au milieu du Cours. Cependant, l’hiver approchant, le mistral chassa les miasmes pestilentiels.

Le 9 novembre 1721, le bureau de la Santé déclara l’épidémie définitivement enrayée même si quelques cas réapparurent en avril 1722.

 

La peste de 1720 fut un désastre sans précédent. Elle fit plus de 38.000 victimes sur 75.000 habitants.

 

(D'après : Evocation du vieux Marseille - André Bouyala d'Arnaud)

 

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17 février 2011 4 17 /02 /février /2011 16:30

 

3476030197_9271cd507c.jpg Je crois que je m’en vais aller chausser mes bottes de sept lieues !

 Fuir la pluie, Petits-Enfants qui font des bêtises genre : nous allons chercher des glaces dans le congélateur à la cave et qui laissent la porte de l’appareil grande ouverte !

Chose évidemment découverte que le lendemain…

Oui, je crois bien que je m’en vais aller chausser mes bottes de sept lieues !

Fuir la répétition des gestes quotidiens… et la réparation des bêtises… genre : je cuisine toute la journée pour essayer de récupérer les denrées entreposées dans le congélo…

Chausser mes bottes de sept lieues et m’en aller découvrir de nouveaux paysages et de nouveaux visages !

 

Au fait savez-vous d’où vient cette expression de bottes de sept lieues ?

Et bien cela nous vient de loin, des "chevaucheurs de Louis XI " exactement.

Louis XI qui a régné de 1461 à 1483 et qui souhaitait correspondre avec les royaumes voisins. Il fit installer des relais de chevaux le long des routes de Flandre, de Bretagne, de Bourgogne et de Provence afin qu les "chevaucheurs courant la poste du roi" puissent changer de monture et continuer leur route.

Les relais de poste étaient distants de sept lieues, soit 28 km, d’où les fameuses bottes de sept lieues qui inspirèrent Charles Perrault.

 

M’en vais aller chausser mes bottes de sept lieues... le monde est vaste et grand... et m'attend ?

 

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11 février 2011 5 11 /02 /février /2011 14:07

 

Journal-La-Provence-008.jpg

Depuis deux ans, tous les matins au petit déjeuner L’Homme réalise un de ses rêves ! 

Oui, L’Homme avait toujours dit qu’à la retraite, il s’abonnerait au journal La Provence qu’il lirait dans le calme et sans se presser en prenant son café !

Moi, sa moitié (au propre comme au figuré…), le journal, pouah, franchement, ce n’est pas ma tasse de thé ! A propos, si L’Homme, le matin, est café, moi je suis thé ; mais là n’est pas le sujet.

Le journal, le format est trop grand, il noircit tout ce qu’il touche, l’écriture serait souvent à revoir…

Ensuite, au bout de quelques jours la situation devient dramatique ! Les exemplaires s’accumulent, envahissent la table du salon, débordent sur le tapis et puis… LE JOURNAL ?

Tiens, je vais vous raconter une anecdote...

 

C’était pendant des vacances d’été. Comme tous les ans, nous naviguions autour de la Corse sur notre voilier avec les enfants. Fils Terrible devait avoir 14 ou 15 ans. Il faut vous expliquer que notre truc, quand nous étions en bateau était d’aller le moins souvent possible dans les ports, de faire des mouillages forains.

Donc cela faisait donc plusieurs jours que n’avions pas mis le pied à terre quand nous avions débarqué à Girolata Le Gendarme de Girolata .

A l’époque, pas de gendarme à l'horizon, l’anse gardait encore un côté relativement sauvage. Pas de capitainerie ni de bouées payantes pour les bateaux… A terre, la plupart des maisons n’avaient pas été retapées et s’écroulaient quelque peu. Mais le hameau possédait (l’été) une épicerie ! Le petit commerce se situait tout en haut du hameau, accessible après une courageuse marche à pied.

Comme nous n’avions plus de moutarde à bord ni de citrons et que nous avions envie de manger du pain frais… j’avais décidé d’aller au ravitaillement  dans la boutique en question.

Fils Terrible s’était décidé à m’accompagner avec son argent de poche et un espoir : acheter L’Équipe.

 Il est vrai qu’il n’est pas rare, dans les villages, que ce type de négoce unique vende également des journaux. Or cher fils commençait à être en manque grave d’Equipe !!!

C’est qu'à cet âge-là, Fils Terrible jouait en saison au foot  (cadet à L’O.M. sil vous plaît !), d’une manière générale se passionnait pour tous les matchs de foot, de rugby, de hand… enfin tous les sports… et l'été suivait attentivement les résultats des manifestations sportives !

 

Après avoir gravi le chemin rocailleux, à bout de souffle, nous étions arrivés dans la boutique, une petite vieille nous avait accueilli, et avant même que j’ai eu le temps de demander mes articles, Fils s’était interposé :

-         Vous avez L’Equipe ?

-         Ah non, petit, (il devait déjà mesurer pas loin d'un mètre soixante dix...) j’ai pas ça !

-         Mais alors, au moins vous avez le journal ? (c’est vrai quoi, à défaut, Corse Matin, donne aussi des résultats…)

-         LE JOURNAL ? avait répondu la petite vieille avec un accent corse terrible et d’un ton horrifié comme s’il lui avait demandé du haschich ! LE JOURNAL ? Non, je n’ai pas le journal ! A ton âge tu lis LE JOURNAL ? Mais pourquoi faire le journal ? Il n’y a que des mauvaises nouvelles dans LE JOURNAL !!!

 

Alala, si vous aviez vu la tête de Fils Terrible qui n’avait plus moufté le moindre mot…

 

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18 janvier 2011 2 18 /01 /janvier /2011 13:10

 

poireaux-004.jpgVauban, c'est un quartier étagé de Marseille qui s'abrite sous La Bonne Mère. Et c'est justement sous l'ombre tutélaire de Notre-Dame de La Garde que se niche Le Bois Sacré. L'appellation est un peu pompeuse pour désigner quelques arbres, un square et un terrain de boule situés de part et d'autre de la rue du même nom.

Mais c'est là, dans le petit terrain de jeu du Bois Sacré, que tous les vendredi soir, les adhérents des paniers marseillais viennent récupérer leurs légumes bio Chou romanesco aux anchois .

Jean-Michel, l'agriculteur, est là, disponible pour répondre à des questions éventuelles.

J'ai trouvé le parcours de cet homme remarquable et j'en envie de vous en parler.

 

Jean-Michel et Marie se sont installés en 2004 à Mallemort, avec le désir de changer de vie. Lui était contrôleur agricole en bio, elle créatrice de bijoux.

Quand ils s'installent, ils commencent avec deux hectares en plein champ, auxquels ils ajoutent peu à peu quelques serres. Dés le départ leur souhait est de fournir des AMAPS. Selon eux, c'est ainsi qu'une vraie relation s'établit entre le producteur et le consommateur.

En 2004, de février à juillet, Marie et Jean-Michel vivent dans une tente plantée sur leur nouveau domaine agricole. Puis ils s'installent dans deux yourtes où ils vont rester malgré l'humidité jusqu'en 2005.

Jean-Michel fait alors le pari d'équiper et d'aménager de façon viable l'une de leurs serres agricoles, dont il fait un loft à parois de bois. En 2007, le froid les pousse à déménager une fois de plus, d'autant plus qu'un bébé s'annonce... Un mobile home les accueille brièvement alors qu'ils entreprennent un beau projet, celui de construire une maison bioclimatique (murs en paille, toilettes sèches, etc..)  

 

Aujourd'hui, ils travaillent sur cinq hectares de plein champ et 6000 m2 de serres.

 

(D'après La feuille du chou N°8)

  

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13 janvier 2011 4 13 /01 /janvier /2011 12:15

 

Pour continuer ce passage dans l'histoire entre 1900 et 1942 des corses en Indochine Indochine , quelques chiffres :

 

Administrateurs corses : 15 %

Monde du barreau et de la magistrature : 20 %

 

Mais en réalité, il n'y a pas eu que l'adjudant, le douanier ou l'employé de bureau corse. Des centaines de noms ont été recensés dans la magistrature et le barreau, la médecine et la pharmacie, la presse et l'enseignement, depuis les obscurs et indispensables bataillons d'instituteurs jusqu'aux professeurs prestigieux.

 

La réussite, la fortune même, ont pu venir parfois au bout de bien des peines et récompenser l'esprit d'initiative. Le président de l'Amicale des  Corses à Saigon vers 1925 se plaisait à citer en modèles ceux qui n'avaient point cédé à la solution de facilité du fonctionnarisme et qui avaient osé tenter leur chance dans le commerce, l'hôtellerie, la banque ou les plantations d'hévéas...1813186196_0387a42461.jpg

A la veille de la deuxième guerre mondiale, un bon quart des planteurs en Indochine étaient Corses...

 

Comme pouvait le déclarer le président de l'Amicale de la Cochinchine et du Cambodge, à Frasseto, propriétaire de l'hôtel Continental à l'occasion de la remise sa Légion d'honneur :

" comme plusieurs de nos compatriotes qui ont essaimé dans le monde, vous avez démontré ici que les Corses savent travailler ailleurs que dans l'administration."

 

Institutrice en Indochine

 

Aînée d'une famille de six enfants, originaire de Corscia dans le Niolo, Marie-Françoise (tiens, même prénom que la soeur de L'Homme...) fut la seule à pouvoir poursuivre des études : "mon père était berger, dit-elle, et j'ai obtenu mon brevet supérieur en 1912, ce qui était rare à l'époque, surtout pour une fille.

Son époux, originaire du Niolo, lui aussi, avait quitté la Corse en 1911 pour l'Indochine où il avait obtenu un emploi dans la police. Marie-Françoise Costa le rejoignit neuf ans plus tard : "j'ai débarqué en décembre 1920 en Extrême-Orient. Bien qu'on m'ait assuré alors que la vie était agréable dans ce pays, je ne savais pas trop où j'allais. Je me souviens avoir pleuré en longeant les côtes de Bonifacio..."

Quelques semaines plus tard , en janvier 1921, elle arrivait à Saigon. Elle y trouva aisément un poste d'institutrice puis devint directrice dans un quartier où n'étaient inscrits que des Vietnamiens. Elle dirigea l'école de filles de Cholon "la ville chinoise" puis fut nommée professeur de grammaire et de morale au lycée puis à l'école supérieure de filles jusqu'en 1945.

 

Mais c'est lorsqu'il s'agit d'évoquer la vie en Indochine que Marie-Françoise Costa devient plus loquace et que les souvenirs affluent à sa mémoire :

"Nous vivions bien là-bas. Nous avions des domestiques, un chauffeur, un cuisinier et deux autres personnes encore. En outre, nous jouissions de nombreux avantages financiers : notre salaire normal auquel venait s'ajouter le supplément colonial... Il y avait à l'époque vingt et un mille Corses au Viet-Nam et au Cambodge...

Même le maire de Saigon était Corse...

Les plus grandes soirées saigonaises étaient alors organisées par l'Amicale des Corses ou par la police... nous recevions beaucoup à l'occasion de dîners et d'apéritifs.

 

(Le mémorial des corses - Les corses à l'extérieur)

 

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11 janvier 2011 2 11 /01 /janvier /2011 13:53

 

Dans cette grosse enveloppe marron, relique familiale, entre quelques photos du passé Indochine , il y avait aussi une page de Paris - Soir du 30 mars 1885 !

Sur la feuille jaunie on peut encore très bien lire en gros titre :

  

Indochine-001.jpg

 

    

 

LE MINISTÈRE JULES FERRY EST DÉMISSIONNAIRE

 

 

 

La question qui se pose

devant le pays est maintenant celle-ci :

après la défaite de Lang-Son

ALLONS-NOUS POUVOIR

RESTER EN INDOCHINE ?

 

  

Par 306 voix contre 149, la chambre refusant au Président du Conseil les crédits extraordinaires qu'il réclamait pour la guerre du Tonkin, M. Jules Ferry est allé porter sa démission au Président de la République.

Pourtant le bruit court que Lang-Son n'est pas une défaite, que la paix est signée avec la Chine, mais que Jules Ferry a préféré se laisser décréter d'accusation plutôt que de le dire, car pour ne pas gêner les négociations avec Pékin, il avait promis le secret.

 

 Indochine-002.jpg                                                                      LA PRISE DE LANG-SON

Le combat de Lang-Son, qui vit la déroute des chinois, fut, pour des besoins diplomatiques,

présenté aux français comme une épouvantable défaite. L'indignation de la Chambre et de la foule valut à Jules Ferry, président du Conseil, qui connaissait seul la vérité et se sacrifia aux intérêts de la France, d'être ignominieusement renversé.

  

( Extraits de Paris - soir du lundi 30 mars 1885)

 

J'ignorais cette leçon d'histoire. D'autre part, cette page de journal reste un mystère. Comment  et pourquoi est-elle restée dans la famille Anziani ? 

Car Victor (le grand-père de L'Homme) est né en 1877. Le 30 mars 1885, il n'était donc âgé que de huit ans. Il se trouvait encore dans l'île de beauté... mais probablement qu'un grand nombre de corses avaient déjà décidé de quitter leur patrie ?

 

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9 janvier 2011 7 09 /01 /janvier /2011 14:24

 

A l'origine, c'était une image du passé couleur sépia et délavée. Une résidence art déco, dans les années 1912 ou 1913 quelque part du côté de Qhi Nhon ( Quy Nho'n), province de Binh Dinh en Indochine (actuel Vietnam).

Les adultes de la photo sont le grand-père et la grand-mère de L'Homme, le petit garçon son papa, donc mon beau-père né là-bas.

Certains ont peut-être entendu parler de cette immigration assez importante dans les années 1900 où  beaucoup de corses, tirant la langue dans leur île, jeunes et ambitieux sont allés chercher fortune sur un autre continent : l'Indochine comme on l'appelait à l'époque.

Dans le cas de Victor Anziani, le grand-père, la chance a souri, il a installé des comptoirs, des plantations d'hévéas, crée une ligne de chemins de fer, reçu la légion d'honneur, fait fortune entre chasse au tigre et vie rêvée des colonies...

Puis, la famille est revenue en France.

Quelque temps après, en Indochine la guerre a éclatée, disparition de l'homme de confiance... avant réquisitions des biens, des terres par le gouvernement des rouges.

Tourne, tourne la roue de l'existence, ni bien, ni mal, parfois en bas, en haut et puis... la fortune s'envole et reste seulement, témoin du glorieux passé, quelques photos jaunies.

 

img795-modif.jpg

 

Une fois encore je remercie Jean-François Cardin qui a redonné vie à l'image originelle très abimée.

 

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