Mercredi 7 octobre 2015 :
C'est la journée en mer. Mais pas de farniente au programme ! A 10 h 45, Luc Ferry, rappelons-le, agrégé de philosophie et de sciences politiques, nous attend au Grand Salon Stars pour la première conférence de la croisière : Les philosophies du bonheur, promesses et illusions.
Le monde grec dans l'Antiquité cultivait la tradition du bonheur, le cosmos représentait l'ordre harmonieux et bon. Cependant, le mythe de Prométhée a fabriqué les humains pour introduire un peu de chaos.
Une vision que l'Occident perd au Moyen Âge avec la valorisation de la souffrance prônée par le christianisme. Dans la tradition chrétienne, ce qui compte est de s'élever (être un bon élève).
Avec Mai 68 il s'agit non plus de s'élever mais de s'épanouir. Non pas devenir autre mais devenir soi. C'est le temps de l'aspiration au bien-être.
"Amor fati" : l'amour de ce qui est.
Aujourd'hui, pour Luc Ferry : "je ne peux pas être heureux si les autres sont malheureux - aucun d'entre nous n'est capable de définir ce qui va nous rendre heureux pour toujours.
L'homme n'est rien au départ, il va tout inventer."
Ceci est bien évidemment un raccourci de la brillante démonstration de Luc Ferry, avec laquelle je ne suis pas forcément totalement en accord ; c'est justement ce qui est intéressant.
Mais qu'est-ce que vous imaginiez ? Que l'on passait son temps sur un transat durant une croisière ? Pas sur le Louis Aura en tout cas ! Car à 15 h, c'est Vincent Azoulay, ancien élève de l'Ecole normale supérieure de Fontenay-Saint-Cloud et agrégé d'histoire, qui nous a donné rendez-vous : Naissance du monde grec, la civilisation et l'espace.
L'historien commence sa conférence par une citation de Socrate qui disait des peuples entourant la Méditerranée : "comme les grenouilles autour d'une mare".
Le monde grec, qui comptait tout de même un millier de communautés, est véritablement une civilisation de la mer. Il faut rappeler qu'à l'époque, il est plus facile de voyager sur la mer que sur la terre. Le coeur de ce monde grec est l'Asie Mineure.
Enfin, après la pause bien venue "thé et pâtisseries"... une troisième conférence nous propose une rencontre avec Luc Ferry et Christian Makarian : Le philosophe et le journaliste face à l'actualité.
Comme pour les autres conférences, le Grand Salon Stars est plein à craquer... pas évident de trouver une place si vous arrivez au dernier moment !
Je vous donnerai, au sujet de cette dernière discussion, un seule phrase de Christian Makarian qui m'a interpellée :
"Nous nous regardons le nombril pour comprendre le reste du monde".