Bouquins
Il y a des lieux communs très communs !
Lieu commun, étonnante expression française qui ne désigne nullement un endroit ordinaire.
Un lieu commun, du latin locus (lieu) et communes (communs), est en rhétorique une figure de style fondée sur l'emploi de situations communes ou d'assertions consensuelles. Ouf !
En principe, il vaudrait donc mieux éviter d’employer des lieux communs.
Et si quelqu’un vous en assène un, ne pas rebondir… sauf quand une instit. m’affirme lors d’un atelier dans sa classe :
- Vos livres, ce sont un peu vos enfants…
Et me voici en train de répondre que oui, et même que je peux compter mes bouquins
Sur les doigts des deux mains, ce qui me fait déjà de nombreux bambins !
Et là, association d’idée, le mot bambin me susurre : que de joie, que de joie !
Et là, association d’idée, le mot bambin me murmure : que de soucis, que de soucis…
Parce que enfants ou livres, même combat.
Félicité et emmerdes !
Côté emmerdements, petits moyens grands, j’vais les garder pour moi, au chaud.
Non, plutôt au froid !
Reste les pauses de la vie, vaporeuses, douces et sucrées comme des barbes à papa.
Ce qui nous ramène à cette animation dans une école, et à un petit garçon qui me pose une question :
- De tous tes livres, quel est ton préféré ?
- Euh… Tu sais, puisqu’on a dit que c’était comme mes enfants, et bien…une maman aime tous ses enfants. Peut-être, seulement le petit dernier demande plus d’attention… »
- Ben, lâche le gamin, moi, j’ai bien l’impression que ma mère préfère mon petit frère… »
- Ah ! tu as entendu ce que tu viens de dire, « j’ai l’impression »…
Ici, je subodore que sûrement vous êtes en train de penser : psychologie primaire… n’empêche qu’un silence recueilli a suivi…
Maintenant, entre nous, ce n’est pas le dernier publié, mon préféré.
Entre nous, mais chut ! mon cœur penche… vers deux mal-aimés, totalement déconsidérés, ignorés des lecteurs acheteurs. Ces pauvres délaissés ? Allez je vous le dis : deux recueils de poésie.
Tenez, je vais vous faire la moue méprisante d’un passant qui passe le jour d’une dédicace devant ceux-ci. Une grimace sous-entendant :
« Ma pov’dame, des poèmes ? Bouh ! totalement ringard, blafard…
Doucement je précise :
« c’est du slam… »
Nouvelle grimace, puis mon passant lâche :
« non vraiment merci, la poésie franchement c’est pas pour moi. »
Je vous jure, la prochaine fois, je réponds :
« z’avez raison, la poésie c’est pour les chats, les koalas, les fleurs des champs, les étoiles, les bateaux à voile, les papillons, enfin
disons, c’est pas pour les cons ! »