Avancer, progresser, en âge certainement.
Pour tout le reste… et Dieu sait qu’il en reste… cela dépend de ce que l’on entend derrière l’idée.
Dans notre société occidentale pour la plupart des gens avancer doit être synonyme d’une « montée » dans l’échelle sociale accompagnée, forcément, de signes extérieurs de richesse sensés aller avec.
C’est-à-dire :
- un plus grand appartement ou l’acquisition d’une maison ;
pour les meubles passer d’Ikéa à Roche Bobois, voire au canapé du
Corbusier !
Pour l’auto changer sa Citroën pour une luxueuse
B.M…
Pour les vêtements oublier H & M ;
pour ses vacances aller de plus en plus loin… et si par chance ou folie vous possédez un
bateau, au fil du temps, il le faudra plus long, un mètre de plus, encore un mètre…
Comprenons : le bonheur est d’avoir plus. Plus beau, plus grand, plus haut, toujours plus
haut ?
Souchon l’a chanté :
« Aïe, on nous fait croire
Que le bonheur c'est d'avoir
De l'avoir plein nos armoires
Dérisions de nous dérisoires car… »
Dérision, parce que le scénario ne se passe pas toujours dans l’ordre
attendu !
Des fois l’existence se présente sous forme de montagnes russes.
Plusieurs options : regrets, déprime, comparer, désespérer ou opter pour
apprenti-sage !
Exemple.
Par un concours de circonstances compliquées dont je vais vous passer les détails, question
bateau, j’en avais un. Un grand, justement ! Sauf que j’avais toujours su quand il avait déboulé dans ma vie que ce serait pour un temps donné.
Ce temps donné est passé.
Restait à prendre la chose comme une opportunité. De voir ses propres
réactions…
Car, dans ce cas précis, heureux hasard, s’est présenté un autre navire, plus vieux, plus
petit, assez moche je dois dire mais un bateau tout de même et un bateau à La Calanque (voir hier et autres articles dans la rubrique "mes histoires".)
Un p’tit bateau, ça m’allait, l’essentiel était sauvé. Pouvoir continuer à faire des ronds
dans l’eau et piquer une tête dans la mer ailleurs qu’à partir d’une plage bondée…
En prime, l’exercice était pertinent, voici une nouvelle occasion
de continuer l'apprenti-sage.
Essayer de passer du plus au moins sans comparaison, ce processus d’évasion. Cette
manie que l’on a de toujours comparer ! Et encore qu'il fallait savoir ce qu'il y avait derrière ce soi-disant "moins". Moins de quoi ?
Essayer de prendre juste ce que la vie envoyait, accepter le changement. Pourquoi le
changement serait-il négatif ? Le changement peut aussi être pris comme une chance... de changer...
Révélatrices, les remarques des nouveaux voisins de panne :
« c’est pas trop dur de ne plus avoir votre ancien voiler ? »
« ça doit vous faire tout drôle de vous retrouver sur un petit
! »
Qu’est-ce que ça signifie, cette obsession du plus grand, du plus, plus,
plus ?
Plus de quoi ?