Je ne voulais pas me précipiter pour écrire un article
Car comment traduire en mots ces morts injustifiées et brutales, effroyables images d’un cauchemar incompréhensible, l’absolue terreur, l'effroi qui m'a saisi.
Comment écrire de la fanatique folie meurtrière de quelques monstres ?
Je ne suis probablement pas la seule, depuis ce vendredi 13 novembre, à avoir des nausées, mal à la tête, au ventre, à l’âme.
Encore que, je n’ai pas été touchée de près.
Touchée ? Anéantie, conviendrait mieux, pour décrire l’état dans lequel m’a plongé la barbarie qui a frappé à nos portes.
Je fais partie de la première génération à n’avoir pas connue la guerre. Et j’en étais fière. Voilà, ça y était, nous étions arrivés à construire l'Europe. Alors, puisque la paix était possible ici, elle serait possible ailleurs.
Finalement il ne fallait pas désespérer de L'HOMME.
Ici, nous avions compris, dépassé nos dissensions, fait un pas en avant. Mais :
"Rien n'est jamais acquis à l'homme
Ni sa force
Ni sa faiblesse ni son coeur
Et quand il croit Ouvrir ses bras son ombre est celle d'une croix
Et quand il croit serrer son bonheur il le broie
Sa vie est un étrange et douloureux divorce
Il n'y a pas d'amour heureux".
Aragon (1946)
La phrase "Il n'y a pas amour heureux", je l'ai toujours prise dans son sens premier. Aujourd'hui, ce couplet me revient en sourdine me parler d'amour du genre humain. Il serait donc impossible que l'humanité s'aime ? Terrifiant.
Alors, continuer naïvement à croire, que la paix règnera un jour sur notre planète bleue ? Le verbe est explicite, ce n'est qu'une croyance...
Ma foi, je vais tout de même garder celle-ci...