Agathe, ma princesse-grenouille et moi,
vous souhaitons de saupoudrer 2023
de pleins de tours de plaisirs piquants comme le poivre,
juste pour accélérer un peu les battements de votre cœur,
aiguiser les cellules de votre corps et
mettre en effervescence votre esprit.
TRÈS BONNE ANNÉE.
Oui, depuis quelques années, la période de Noël m'est devenue nostalgique. Je ne peux empêcher les souvenirs de revenir à la surface.
Ce sont des souvenirs heureux. Merci Papa, merci Maman pour tous ces époustouflants Noëls si magnifiques, extravagants, lumineux.
"L’étape du 24 décembre se déroulait dans notre famille d’une manière très rituelle. La crèche sur le buffet de la salle à manger de l’appartement du Prado ; un gigantesque sapin dans celle de la maison de campagne située à Mimet, un village entre Marseille et Aix-en-Provence où nous passions Noël. L’impératif annuel étant que ce sapin atteigne le plafond ! De la grandeur, de la démesure, toujours…
Mais l’essentiel ne se situait pas dans la dimension du sapin ; impalpable, insaisissable, flottait dans l’air une légèreté de l’être. Facilité d’être, sans en avoir la moindre conscience.
Après le souper, nous mettions des disques et tout le monde dansait ; ce qui étonnait souvent les amis ou la famille conviés à partager ce réveillon. L’attitude était-elle complètement religieuse ? Était-ce réellement sacré de danser pour fêter la naissance de l’enfant Jésus ?
Et pourquoi n’aurions-nous pas dansé le soir de Noël ?
En Provence existe la coutume du cacho-fio. Lors de cette cérémonie, le plus âgé en compagnie du caganis, c’est-à-dire le plus jeune, pose dans la cheminée une grosse bûche, celle qui est susceptible de se consumer le plus longtemps possible. Cette bûche se doit, traditionnellement, d'être issue d'un arbre fruitier.
Toute l'assemblée doit alors faire trois fois : symbole de la Trinité le tour de la table. Le plus jeune verse ensuite un verre de vin sur la bûche tandis que l'aïeul prononce des paroles de bénédiction. En provençal : « Alegre ! Diou nous alegre ! » se traduisant par :
« Dieu nous garde joyeux. »
Joyeux ? Exactement. Joyeux. Tout à fait. Nous étions joyeux à notre façon."
(Extrait du "Le plus petit des GRANDS magasins - Edilivre)
Dans ce temps-là, était-il suffisamment clair à mon esprit, le message de tolérance, d’amour et de liberté que signifiait la tradition provençale de faire une crèche, avec un père athé, laïc, et communiste, de fêter la naissance de Jésus, même en dansant ?
La crèche avec la dernière arrivée cette année : la marchande de morue
Depuis plus de trente ans, il y avait un carton qui dormait au fond de notre grenier. C'était un carton inaccessible, car au-dessus s'entassaient deux autres gros collègues à lui !
Mais tout arrive dans la vie, y compris le jour où, avec L'Homme, nous décidons de mettre de l'ordre dans la mansarde.
A hue et à dia, nous tirons les cartons, plutôt avachis... voici venue l'heure de faire le tri !
Ô surprise ! Dans le carton du dessus, une pile d'habits tout décatis... même le costume du grand-père de L'Homme ! Et des chemises blanches de... L'Homme lui-même ! Juste ciel ! "IL" entrait donc là-dedans ??? Une taille 38 ???
Passe, passe le temps...
Dans le deuxième carton, nous tombons sur des couvertures beigeasses et trouées "pour les près", avais-je indiqué au feutre noir sur un des côtés. Oups ! il y a belle lurette que nous ne faisons plus de pique-nique (ni... hum ! de galipettes...) dans les près...
Enfin, nous ouvrons le troisième carton dans lequel dormaient des piles de livres. Je les reconnais ces albums, ils appartenaient à nos chers enfants. Dommage, pour les petits-enfants ! Qui sont déjà trop grands...
Mais soudain, là, tout au fond, je n'en crois pas mes yeux : un, deux, trois bouquins... qui étaient... LES MIENS ! En fait, qui avaient même probablement d'abord été ceux de ma soeur aînée ! Car je regarde la date d'impression : 1949 !
En souriant, je prends dans mes mains les trois albums de la Bibliothèque de Suzette totalement enfouis au plus profond de ma mémoire ! J'avais adoré ces histoires !
Des récits lus, voyons... à onze, douze ans ? mais tiens, justement, l'âge de mes petits-enfants... Hum ! Petit-Fils lit... le strict nécessaire !!! Mais Petite-Fille est une lectrice assidue. Ne reste plus qu'a attendre sa prochaine venue à la maison.
Et un soir, voici Fille Chérie et Petite-Fille qui s'en viennent. Complètement surexcitée, je jubile en brandissant les vieux bouquins tout en expliquant la redécouverte. Je vois bien que Fille Chérie rigole en douce, Petite-Fille me dit l'air un peu gêné voire compatissant :
- Euh ! Mima... je vais voir...
Ma foi, ce fut tout vu : les livres sont toujours là !
La moralité de cette anecdote ?
Que restera-t-il dans plus de soixante ans de nos récits, auteurs jeunesse d'aujourd'hui ?
Quels gamins se pencheront encore sur nos écrits ? Il y aura peut-être seulement une grand-mère qui découvrira, émue, au fond d'une armoire, d'un tiroir ou d'un carton un Pola de Marseille qui lui rappellera son enfance mais dont plus un seul enfant n'aura envie d'ouvrir les pages...
Le public
C'était jeudi dernier 11 juin à 19 h 30 dans le 7ème arrondissement de Marseille.
Certains se souviennent peut-être que l'année dernière, à la même époque, un des Contes de la Méditerranée : Doumé & Grenadine avait été mis en musique par la clarinettiste Léa Platini et qu'une série de représentations avaient eu lieu au Théâtre de Tatie (voir catégorie Contes de la Méditerranée).
Et bien depuis, Léa est devenue Ely et a créé son groupe Les Oreilles d'Aman, un quartet : clarinette - violon - accordéon - percussions.
Leur répertoire ? La musique klezmer de Tradition Juive et les musiques des Balkans.
Le groupe démarre, va de petites salles de spectacle en restaurants, théâtres... mais donne aussi des concerts chez des particuliers.
Jeudi dernier donc, ils ont débarqué à la maison ! Ou plus exactement dans le jardin.
Tout de suite, les spectateurs sont sous le charme. Cette musique nous plonge dans une sorte d'enchantement ! Tantôt très entraînantes, tantôt mélancoliques, les mélodies s'enchaînent.
Je trouve les rythmes étonnamment actuels ! Il est vrai qu'il y a toujours des compositeurs de musique klezmer.
Et nous avons, avec Léa-Ely, trouvé la bonne formule pour un concert maison : 45 minutes de musique - pause dînatoire - 45 minutes de musique.
Le buffet ? Auberge espagnole !
Alors si vous aussi vous avez envie d'organiser un concert pour un mariage, un anniversaire, une fête de famille ou tout simplement une soirée entre amis, contactez Ely Zemer. Le quartet se déplace dans toute la France.
Site : www.klezmer13.com
D'abord, plantons le décor : Bandol, charmant port du Var. Et sa manifestation annuelle : les trois jours de La valse des Capians (5 - 6 - 7 juin).
Le capian étant l'autre nom qui désigne le pointu, c'est-à-dire "la barque" de pêche traditionnelle de Méditerranée.
Nous voici donc deux plumes marseillaises : Nicole Delor et moi en terrain varois pour un samedi de dédicaces sous soleil brûlant. Enfin, pas tout-à- fait puisque nous sommes sous l'abri d'une tente !
Et alors que d'animations se succèdent : des pirates, des coups de canon, des chevaux, de la musique, des oies...
Mais... si les oies patientent tranquillement, qu'en est-il des auteurs... qui dansent ?
Et des auteurs qui content et improvisent avec des pirates de passage...
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En vérité, c'était un lundi de Pentecôte si tranquille... pourquoi donc en parler ?
A cause d'un seringat qui m'éblouie de ses fleurs blanches et m'assure qu'au jardin le spectacle est permanent...
Puis, il y a Agatha.
"Encore !" dit L'Homme qui me voit plongée pour la cent millionième fois dans un ouvrage, en l'occurrence le treizième, des quinze volumes des Œuvres Complètes de la romancière anglaise, publiées par les Editions Rombaldi sur bouffant blanc, le 10 octobre 1967.
C'est que, pour moi, m'immerger dans une de ces aventures est un immense plaisir. Le temps d'un ouvrage, ne plus me poser de questions sur quoi que ce soit, vivre par procuration, palpiter, s'agacer, essayer de deviner la fin de l'intrigue (oui, j'ai oublié presque à chaque fois), me rassasier de sa belle écriture, d'un mode désuet, d'une ambiance révolue, ah ! jamais je ne me lasse. En plus, je sais que l'histoire finira bien, alors !!!
Tout de même, j'interromps la lecture du Train bleu, la dernière des intrigues de ce volume N°13, pour jardiner un peu, admirer le seringat, boire une citronnade (une vraie) dans un GRAND verre avec des glaçons.
Puis, histoire tout de même de me remettre dans notre temps, j'attrape L'EXPRESS. A la rubrique Arts & Spectacles, une interview de Vincent Lindon (je l'adore) et de Stéphane Brizé à propos du film : La Loi du marché, présenté au Festival de Cannes et qui vient de rapporter une Palme à l'acteur..
Voici ce que dit Vincent Lindon :
" (...) Je crois de moins en moins à la politique traditionnelle et de plus en plus aux mouvements associatifs, de quartier. Faire du bien aux gens près de chez soi, donner à regarder, susciter le dialogue... (...)
C'est ça, faire de la politique par le biais artistique. Mettre en alerte."
Propos recueillis par Christophe Carrière - Express N° 3333
Vincent, moi aussi, c'est ce que je crois et que, fort modestement, à mon échelle, j'essaie de mettre en oeuvre.
Le village d'Eygalières fait partie de ces villages provençaux pleins de charme et devenus "à la mode" depuis une vingtaine d'années. Depuis que stars et personnalités du show-biz, à l'égal de Michel Drucker, ont investi dans les environs. Et fait grimper les prix de l'immobilier... chose que l'on peut regretter !
Un des amis de L'Homme, a acheté une propriété, plus exactement un champ de pommiers, il y a déjà quelques temps, à la sortie du village. Avec sa femme, au fil du temps, ils ont su modifié le lieu, avec talent, sans lui faire perdre son âme et le transformer en un endroit enchanteur.
Tous les ans, les propriétaires organisent un méchoui et invitent leurs amis.
C'était samedi dernier.
Dans les années 60, il me semble que c'était dans les années 60, suite au retour des "Pieds noirs", les méchouis avaient essaimés un peu partout dans le coin ! Une fête : un méchoui ! Puis, le genre a perdu de son attrait... une mode chassant l'autre, même dans les réceptions !
Aussi, avoir rendez-vous, une fois l'an, à Eygalières, avec les agneaux rôtis, ma foi, je dois avouer que, avec L'Homme, c'est un plaisir que nous ne boudons pas.
Les agneaux et aussi un cochon de lait !
De la simplicité, rien d'ostentatoire et beaucoup de goût dans l'agencement de la propriété.
Un petit pont de bois qui enjambe une roubine - Une blanche glycine - Un terrain de boules - Une piscine (vide) - Le hangar - La maison
Ce méchoui est aussi l'occasion unique de retrouver avec joie, tous les ans au printemps, un lieu agréable certes mais surtout des gens perdus de vue, un peu comme de lointains cousins de province, qu'on ne fréquente pas (on se demande bien pourquoi !)...
« Mal nommer un objet, c’est ajouter au malheur de ce monde. » (Albert Camus)
Je viens de prendre connaissance de cette phrase et j’en soupire d’aise. Parce que cette pensée est depuis longtemps en moi. Mais affirmer l’idée n’était pas si facile car qui suis-je pour me permettre d’énoncer de soi-disant vérités ?
Doute, manque de confiance en soi. Alors quand la phrase de Camus me tombe sous les yeux, ravissement ! « Mal nommer un objet », « mal traduire en mots sa pensée », ma foi, ne sommes-nous pas au cœur d’un des problèmes de la société actuelle ?
Par ailleurs, au premier degré, que de malentendus (quel mot plein de sens…) peuvent naître au sein même d’une famille à cause d’un objet mal nommé ! Je peux en témoigner à la suite du partage lors d’un héritage. S’agit-il d’une lampe, d’un lampadaire, d’appliques, de hublots ? Mais l’autre ne sait pas nommer… Vous allez sourire, mais le fait peut être lourd de conséquences, pour ne pas avoir employé le mot exact…
On pourrait donc ajouter : « mal interpréter » un désir, n’avoir pas su expliciter une envie. Et on arrive à la caricature, au texte sacré. Incompris. On est bien dans le pouvoir des mots.
Citer encore Albert Camus : «On est condamné à vivre ensemble. Ou à mourir. »
Oui, on est condamné à se parler, à tenter de se comprendre.
Samedi 7 février 18 h au Lavomatic Tour - Lecture d'un de mes contes accompagnée par Fabien Blanchard