"Les sanglots longs
des violons
de l'automne
blessent mon coeur
d'une langueur monotone."
Cher Verlaine, traduisant si joliment mes sentiments d'aujourd'hui.
Car à Marseille, ce matin, le mistral rugit d'interminables plaintes emplies de froidure et mon coeur, mon esprit et mon corps se désespère.
Ils savent pertinemment que six mois obscurs et frisquets vont les obliger à s'emmitoufler, «s'estranciner» comme on dit ici, à bouger au ralenti.
"Tout suffocant
et blême, quand
sonne l'heure.
Je me souviens
des jours anciens
et je pleure."
C'est que mon âme préfère l'heure d'été, et se souvient, effectivement, des dimanches de bord de mer, la chaleur qui rend moite, le jardin sous mille couleurs.
Mon âme se serre et gémit.
"Et je m'en vais
au vent mauvais
qui m'emporte
de ça, de là,
pareil à la
feuille morte."
Paul Verlaine
Non, là, vraiment non, m'en vais aller nulle part. Trop froid, fort, violent, le vent aujourd'hui; 130 km heure qu'ils ont dit. A déjà déraciné des arbres au boulevard Rabatau (près du Pard Chanot où a lieu la foire de Marseille la deuxième quinzaine d'octobre).
Moi, en ce dimanche glacial, je reste dans la maison au coin du feu, en me contentant de regarder par la fenêtre les feuilles mortes s'envoler.
Et m'en vais juste aller... préparer des crêpes pour les enfants...