" Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage,
Ou comme cestuy-là qui conquit la Toison,
Et puis est retourné, plein d'usage et raison,
Vivre entre ses parents le reste de son âge ! "
(Joachim Du Bellay)
Me voici donc revenue d'España ! Suis-je pleine d'usage et raison ?
Ah ! Peut-être pas encore...
Mais... j'ai fait un beau voyage, pas aussi long que celui d'Ulysse mais je retourne avec de fortes et étonnantes images colorées dans la tête.
Des images de champs d'oliviers grisâtres et de colza couleur soleil à perte de vue, de plantations de gigantesques éoliennes brassant l'air de leurs grands bras blancs, de dantesques noeuds autoroutiers entrelacés ; de Madrid aux rues chaudes... dès la nuit tombée, Tolède aux murailles crème, Valence l'époustouflante !
Mais tout d'abord, pour arriver en Espagne, il fallait
emprunter l'autoroute. Sur l'autoroute... des camions, un long mille-pattes de camions, un mille-camions long, long, long tel un tuyau d'arrosage de jardin déroulé à l'infini !
Terminus du voyage : Rosas et une maison amie.
"C'est une maison... au sommet d'une colline" comme dans la chanson de Maxime Leforestier sauf qu'elle n'est pas bleue et se donne vaguement des airs d'hacienda !
Il y avait une petite chienne bouclée, dorée qui cachait ses os dans les plates-bandes puis venait vous chercher pour vous montrer où elle les avait caché !
Il y avait la baie de Rosas qui clignotait en contrebas à la nuit tombée, du champagne dans des flûtes en cristal.
J'avais posé mes valises au propre et au figuré. Et le voyage ne faisait que commencer...