Un petit bijou de vidéo qui fait sourire et... réfléchir.
Un petit bijou de vidéo qui fait sourire et... réfléchir.
Le vendredi matin, lors de chaque Salon du livre jeunesse de Six-Fours (voir articles précédents) certains auteurs font des animations dans les écoles ou sur le Salon lui-même.
Moi, j'avais rendez-vous dans un CM 2 d'une école à proximité. La classe et la maîtresse me font un accueil chaleureux. C'est parti pour un atelier slam d'une heure et demi.
Sauf que l'instit me dit : "j'avais bien envie d'aborder le slam, donc je suis allée voir votre blog. Mais en fait, sur votre blog, il n'y en a pas beaucoup... (de slams!) "
Ben pardi ! C'est pour inciter les passants du blog à ACHETER un, voire deux recueils, si je balance tous les textes sur le blog, ils ne feront jamais la démarche d'investir dans :
Du quotidien à voix haute ou (et) En habits de charivari !
Maintenant, pour en revenir au CM 2, je dois dire, je suis absolument ravie de cet atelier slam. Pourtant, au départ, avec Du quotidien à voix haute je ne pensais vraiment pas toucher des gosses.
Et puis des classes ont commencé à travailler sur certains poèmes de ce recueil : La terre, Le vent... alors, dans le deuxième recueil En habits de charivari., c'est volontairement que j'ai plongé dans des poèmes, disons plus marrants !
Et si je ne conteste pas le fait primordial de faire apprendre aux enfants les poètes "classiques", n'est-il pas tout aussi primordial de leur faire savoir que des auteurs vivants, continuent à écrire de la poésie ?
Il est vrai que dans l'esprit du plus grand nombre, y compris chez les libraires, seuls les poètes morts sont dignes d'intérêt...
Enfin, conséquence de la réflexion d'un maîtresse, je viens de décider d'ajouter un slam dans la catégorie "DU SLAM" du Mondephilomène !
Que cela ne vous empêche pas d'investir dans un recueil ! A commander sur le net, vu que les libraires... (à part sur Marseille la librairie Prado-Paradis - 19 avenue de Mazargues - 13008 Marseille).
Un slam, donc, à destination des minots de Six-Fours et d'ailleurs...
Il pleut
Il pleut, c’est de saison.
Il pleut couleur tisons
A rester dans la maison.
Pas mettre le nez dehors,
Comme le chat qui préfère
L’édredon aux buissons !
Rester au chaud
A faire le gros dos
Quelle chance !
Avec une tasse de thé
Se mettre à ronronner
En écoutant bruisser la pluie
Que les talus aspirent avec envie
La pluie
Couleur souris
Ah une souris !
Verte alors
Et qui courrait dans l’herbe ;
Pour annoncer le soleil
Planqué derrière le ciel
Gris mais pas comme la souris
Verte vous savez bien
Et qui courrait dans l’herbe ;
Attention souris le chat est sorti…
Ah ! Le chat a quitté son édredon…
Signe infaillible : l’arc-en-ciel
A badigeonné le ciel
Violet indigo bleu
Vert jaune orangé
Rouge comme l’intérieur d’une pastèque ouverte.
Jeannine Anziani
Page 65 En Habits de charivari - Editions Manoirante
Plaisir des salons : rencontrer ses lecteurs et aussi retrouver des auteurs (voir article précédent) mais encore en découvir de nouveaux.
Ma belle découverte de cette fois-ci : Marie Tibi et Christelle Cilia (deux marseillaises !)
Marie écrit, Christelle illustre.
Le plus : l'album L'histoire d'Adèle a un côté en français et un autre en anglais !:
A Six-Fours, comme sur les autres salons, j'ai retrouvé des auteurs déjà rencontrés. Parmi mes préférés, il y a ces deux-là.
Ils sont jeunes, charmants, enthousiastes et amoureux. L'un écrit, l'autre dessine et ils ont créé leur propre maison d'éditions. Pour découvrir les albums d'Isabelle et Jérôme :
Ce dimanche, des trombes d'eau sur la Provence. Pas grave ! Moi, je suis à l'abri "chez Fili !"
Il reste à prendre l'habitude d'un séminaire sans Odette (Neumayer). C'est le deuxième depuis sa disparition. Pas évident... pourtant, quelque part, elle est là... bienveillante comme toujours, attentive à nous tous.
Alors, travaillons, dans son souvenir. Michel (Neumayer) se retrouve donc chef d'orchestre, seul. Merci Michel de continuer l'aventure. D'ailleurs question aventure, il nous en propose une dès le matin.
Le prochain thème de la revue est : " Un petit penchant pour l'écriture". Pour préparer ce numéro, il nous suggère de partir en mer ! Mais pas de navigation sans vent, sans voilier qui penche, sans prise de risques, sans larguer les amarres...
Partir vers l’inconnu. Oser. Choisir un numéro de la revue au hasard. Tourner les pages. Ordre ou désordre ? Peu importe. Le choix m’appartient. Liberté absolue. Je vais où ? Je ne sais. Si je sais. Je vais à la découverte des mots des autres. Et je devine déjà… l’expérience sera riche.
Voilà, j’ai largué les casseroles, le ras-le-bol, les angoisses, l’aspirateur, le courrier, les factures à payer pour bien m’installer, calée sur mon coussin, ici à Aubagne. Qui veut voyager loin ménage sa monture.
Là-bas, je le sais, des hommes se font la guerre, Filigranes est ma paix.
Et se présente une page, première escale : « sous le galet, la plage », Gislaine Arley en a écrit deux (pages). Le galet l’a amené dans le dictionnaire où galet copine avec galette.
Des rois cela s’entend. Ah ! Je parie que tout à l’heure, pour le dessert, nous allons en partager une. A ce propos, êtes-vous plutôt Couronne des Rois – brioche provençale ornée de fruits confits qui brillent ou galette parisienne à la frangipane ?
Oups ! Je m’égare… revenons à nos moutons. Qui blanchissent l’horizon. Pas très bon signe quand la mer se couvre de moutons…
Oups ! Je ne sais plus où j’en suis… tout de même, impossible d’abandonner l’écriture. Plutôt…
« Ouvrir la porte » et ne me dites pas le contraire. Bien sûr qu’il y a des portes sur la mer…
« Ouvrir la porte » est le titre du Cursives (rubrique récurrente de chaque Filigranes) consacré à Arlette et sur lequel je viens de tomber en feuilletant un autre numéro choisi.
« Depuis longtemps, je tricote l’écriture et la psychanalyse, je tiens les deux fils. Entre oubli et retrouvailles, je m’énerve » écrit-elle en préambule.
Quel curieux périple ! Voici que je me retrouve en pleine analyse ! La porte sur la mer s’est ouverte sur un « ça m’énerve ». Enervée, je le suis aussi, souvent… Comment m’empêcher de n’être point énervée quand rien ne se passe comme prévu. Vaste travail…
Tout de même, reprenons… avec un autre exemplaire. Anny Gleyrou le dit : « un voyage se projette, le vent trace le sillon du vagabond ». Alors je me transforme en humble moussaillon. En apprentissage. Et… l’amour n’est pas loin. L’amour est là. Anny l’affirme : « l’amour contamine les êtres, le ciel est moins bleu mais au fond il est ce que l’on veut ».
Fermer les yeux, un court laps de temps. Derrière les paupières, l’esprit peut continuer son vagabondage. Rouvrir les yeux. Un titre se présente : « Du rouge dans le paysage ». Mais, le rouge est une couleur dangereuse. C’est le jus des cerises, c’est le sang d’un combattant, le soleil couchant qui s’efface dans la Méditerranée. Pourquoi une mer ? Pourquoi pas l’océan et ses volumineux rouleaux qui déferlent sur la plage de Biarritz l’élégante ? Où je me trouvais entre Noël et Jour de l’An. L’océan avait décidé de ne pas se monter trop méchant. Des surfeurs chevauchaient les crêtes, l’air était vivifiant. Mais je m’étonnais : aucun navire en vue. L’océan est rude pour les marins.
Quoique, la Méditerranée par avis de grand frais avec des rafales à 9 sur le Languedoc-Roussillon… ou ailleurs…
Mais où donc suis-je partie ? J’ai un peu perdu de vue le Fili choisi.
Revenons au rouge. Qui pétarade en plein milieu de cet exemplaire, sur un graphisme de Christiane Rambaud. Rouge de la cape du torero. Vie et mort. Bonjour l’artiste. Le dessin m’hypnotise. On dirait une main qui effleure un ventre lourd et rond. Le ventre rouge d’une indienne d’Amazonie.
Une fois encore, je ne sais plus où j’en suis ni qui je suis. Celle qui lit, celle sui écrit, songe à ce qu’il advient quand non se fourvoie dans un séminaire de la revue un jour de nuages noirs et de pluie.
Là-bas, sur une table, à côté des quiches, tartes et autres denrées pour le repas de tantôt, une couronne des Rois somnole : « moi aussi je suis en papier ».
Extraordinaire accident de la nature, totalement insolite et inattendue, la dune, vue à la télé... ou dans des magazines, m'a pourtant surpris par son ampleur. Je suis restée fascinée... mais pas seule ! Un nombre ahurissant de visiteurs se pressaient à mes côtés. Pourtant nous étions le 2 janvier, qu'est-ce que ça doit être en été !!!
D'emblée, L'Homme décide de rester en bas... Et bien tant pis ! je tenterai seule l'escalade. A côté de moi, une jeune japonaise en ultra mini jupe, collants rose vif et talons compensés de 10 cm s'élance déjà... Courage !
La dune est passée en un siècle de 60 m à 118 m, j'aurais du venir au siècle dernier !!!
Arrivée à mi-hauteur, je cale ! Mais enfin ce serait idiot d'abandonner. Donc, je reprends l'ascension.
Mes pieds s'enfoncent dans le sable même si le truc est de mettre ses pas dans d'autres pas ! Je souffle, je souffre ! Mais...
En haut de la dune du Pilat, la vue est à couper le souffle sur les 2700 m de longueur (largeur : 500 m). Oui, c'est la dune la plus importante d'Europe.
Regard vers la droite, vers la gauche, je ne me lasse pas de contempler les 60 millions de mètres cubes de petits grains empilés. Et l'océan qui miroite à mes pieds, les bancs de sable.
Puis, avant de redescendre, rassasiés du paysage, chacun s'allonge sur le sable doux. Pour tous, repos bien mérité. Moment de méditation.
Grandiose. Grand moment.
Il en est des lieux comme des gens, il y en a d'emblée qui vous séduisent...
Il y a des parcelles de temps, absolument parfaites qui vous tombent dessus à l'improviste, telle cette journée au Cap Ferret. Comme un cadeau inattendu où tout n'est plus que calme, volupté, harmonie, communion des sens avec l'environnement.
Balade digestive par des chemins creux, une petite ligne de chemin de fer... dommage elle ne fonctionne pas en cette saison.
Arriver dans un lieu inconnu par bateau est une sensation particulière. Je connais bien ce sentiment, après moult et moult navigations sur La Grande Bleue. Bien sûr, rien de semblable entre la découverte d'un nouveau paysage après un voyage en voilier et la courte traversée entre les deux rives du bassin d'Arcachon. Mais... tout de même... débarquer au Cap Ferret me met en joie.
Je marche, le long de la grève, quelques enfants jouent avec le sable, une communion avec l'air, l'eau et la terre s'installent. C'est dit : J'AIME l'océan.
J'aime aussi les maisons. D'une manière générale.
Ici, je suis gâtée. Les maisons du Cap Ferré me racontent leur vie, laissent entrevoir des mystères... me font rêver de tendres vacances rieuses entre vents et marées.
Puis Biarritz s'est éloignée (articles précédents) et nous avons continué le prériple prévu en direction d'Arcachon.
Foin de l'autoroute, nous empruntons la nationale à travers la forêt des Landes. C'est le 1er janvier, pas grand monde sur la route pittoresque mais pas non plus d'auberges ouvertes ! Sauf deux établissements qui nous proposent un repas gargantuesque et... fort onéreux ! Ben ! non merci nous avons réveillonné hier soir, ça suffit. Puis nous ne souhaitons pas parvenir trop tard sur Arcachon.
Alors les villages s'égrènent à la queue leu leu, les heures passent... nos estomacs protestent, TOUT est fermé, bouclé, cadenassé !
Jusqu'à la périphérie d'un patelin et ... l'apparition de l'enseigne HONNIE, vous savez bien : M...D..... ! Mais il est trois heures moins quart. Il n'y a que les imbéciles qui persistent dans leurs idées ! Pour une fois, Vive M...D..... !
D'ailleurs, très drôle, tout en attendant notre commande devant la caisse, je papote avec les clients suivants. Qui arrivent de Biarritz, qui ont fait la même route, se sont arrêtés aux mêmes restaurants aux menus pantagruéliques... et qui, comme nous, échouent au même endroit.
- Pourtant, me dit une des deux dames, je m'étais bien jurée de ne plus y mettre les pieds, même pour faire plaisir à mon petit-fils !!!
Hi ! Hi ! Comme moi ! Et comme quoi il ne faut jamais jurer de rien...
Le lendemain matin, nous décidons de partir à pied de l'hôtel pour voir le bord du bassin. L'aventure est toujours au coin de la rue. En l'occurence, elle se présente, au bout de la jetée, sous la forme de la navette vers le cap Ferret. Qui a vu le film "Les petits mouchoirs" ?