Dans cet exemplaire de la revue Filigranes, en l'occurrence le N°82, "il convient donc, avec panache ou non, de conjurer le destin. L'écriture nous propose ses services, ses ruses et ses langages" (éditorial Odette et Michel Neumayer).
Autant de textes, autant d'interprétations.
Après vous avoir livré hier une certaine vision : Si rien de radical n'advient... je vous propose aujourd'hui le regard de Jean-Jacques Maredi ( A Plan de Cuques ) qui raconte joliment un dimanche en Fili.
Les écrivants
Ils arrivent au matin frais
L'air de rien dans l'air du dehors
Peu à peu tous venus d'ailleurs
Ils passent la porte un par un
Leur bonjour fleuri quelquefois
Du mimosa cueilli en route
Deux par deux comme pour les rimes
Comme les strophes d'un poème
En groupes de retardataires
Qui seront toujours bienvenus
En toute simplicité ils sont là
Mais chacun unique et si rare
Ils attablent leurs beaux sourires
Autour d'un grand cercle amical
Une lumière au coin de l'oeil
Un pli sérieux au coin des lèvres
Au bout de leurs stylos l'idée
Sur le silence encore blanc
Du papier déjà défloré
Avec des mots de joie prudente
Ou de lucides espérances
Au coeur même tellement chaud
De l'impalpable essentiel
Vital et précaire équilibre
Rendu encore plus précieux
Du risque même de se perdre.
Jean-Jacques Maredi